Communication de Lignum Genève, promotion de la filière bois

Moins d’une année après les Rencontres WoodRise organisées à Genève, Lignum intensifie son action. Diverses propositions sont formulées en faveur d’un nouveau financement de l’entretien des forêts suisses et d’une utilisation plus systématique du bois dans l’architecture urbaine.

Au début de l’année, Lignum Genève organisait les premières Rencontres WoodRise au Pavillon Sicli, Maison de l’architecture, à Genève. Cet important événement local, régional intercantonal et transfrontalier a présenté le bois, depuis la forêt qui le produit jusqu’aux différents usages que l’on fait de cette matière première pour l’industrie, la chimie et les constructions de bâtiments de moyenne et grandes hauteurs.

Les experts réunis aux Rencontres WoodRise 2019 à Genève ont rappelé que les forêts suisses sont bien gérées et protégées grâce à des dispositions légales jugées exemplaires sur le plan international. Nos espaces forestiers sont ainsi exploités avec discernement. Pour autant, il est démontré que nous n’utilisons pas assez de bois local, alors que l’accroissement annuel de nos forêts nous permettrait une exploitation accrue. L’usage du bois de proximité est souvent paradoxalement compromis par son prix. Pas assez payé, souvent il n’est pas coupé. Trop cher, on en exporte depuis l’autre côté de l’Europe. Une manière de valoriser le bois local consisterait à « rémunérer » la forêt pour son rôle majeur dans la production d’eau. Ainsi que cela a été évoqué à Genève par le Professeur Ernst Zürcher cette rémunération pourrait prendre la forme d’une taxe modeste prélevée sur la facturation de l’eau. Rendue à nos forêts, cette manne contribuerait à rendre nos exploitations plus rentables et à mieux entretenir nos forêts domaniales privées. Elle servirait par ailleurs les ambitions relatives aux défis environnementaux que nous devons relever.

Le bois est le matériau essentiel de la ville durable. Nous assistons à une prise de conscience internationale de l’intérêt de l’utiliser beaucoup plus largement dans la construction urbaine.

Les Rencontres WoodRise de Genève se sont inscrites dans cette logique en assurant la promotion de constructions spectaculaires en grande hauteur qui illustrent la maîtrise que nous avons désormais de ce noble matériau.

Par ailleurs le dynamisme de la recherche et développement dans le domaine du bois en fait un matériau extrêmement moderne pour ne pas dire « révolutionnaire ». La propreté des chantiers et la rapidité de mise en œuvre des constructions largement préparées en atelier représentent autant d’avantages. A cela s’ajoutent en outre le confort et le bien-être ressenti par les habitants en ces immeubles en bois.

Si l’usage du bois a tardé à se développer, c’est en grande partie à cause de l’absence de savoir-faire et d’expérience des architectes et ingénieurs, mais aussi par des dispositions administratives dissuasives. De récentes expertises sont venues confirmer que le bois offre des qualités mécaniques hors normes, qu’il est particulièrement résistant en cas de séisme et qu’il résiste de mieux en mieux aux incendies. Ainsi les constructions de 50 mètres de hauteur se multiplient. Deux atteignent même les 80 mètres : une en Norvège et l’autre à Vienne. Une autorisation a été octroyée pour une réalisation similaire à Zoug et de nombreux projets tout aussi ambitieux sont en gestation.

Pourtant ces réalisations de grande hauteur ne doivent pas constituer un but en soi. Si elles démontrent que les limites de la construction en bois peuvent être largement repoussées, il convient de ne pas négliger le recours au bois pour tous les autres types de construction et d’aménagement. Porteur d’une qualité de vie générée par le genre d’urbanisation apaisante qu’il sert, le bois va plus dans le sens d’une prise en compte de nos responsabilités environnementales.

Nous demandons avec la plus grande insistance que l’opportunité d’étudier la variante bois soit systématiquement retenue dans les nouvelles constructions de Genève. Au moment où l’on s’apprête notamment à développer les vastes espaces du type « Praille-Acacias-Vernets » (PAV) et d’autres projets, ignorer l’alternative de la construction en bois rimerait avec un refus de contribuer à l’amélioration du climat, à la qualité environnementale et au confort des habitants. Le bois humanise les espaces de vie. C’est vraiment le moment d’y penser, tant on l’a oublié dans les récentes réalisations de bâtiments, mais aussi pour des aménagements urbains ou des constructions publiques.

La future patinoire de Genève peut-elle ainsi décemment être envisagée sans s’inspirer de l’exemple très réussi de celle en bois de Davos ou celle plus petite de Delémont, pour ne pas parler des projets de Porrentruy ou de la Chaux-de Fond où l’on bâtit avec du bois des forêts jurassiennes ? Jusqu’à présent, à Genève, pas un mot à ce sujet.

Lignum Genève, comme tous les autres Lignum des autres cantons suisses, milite ainsi pour de meilleures constructions plus agréables à vivre, qui permettront par ailleurs de poursuivre les buts environnementaux et économiques que nous nous sommes fixés.

Les Rencontres WoodRise de Genève, qui ont lancé cette nouvelle action forte de Lignum, en faveur de promotion du bois, sont appuyées opérationnellement par la Fondation Européenne pour le développement durable des Régions (FEDRE) et ont bénéficié de l’appui de nombreux sponsors sensibles à ses objectifs. Nous allons donc poursuivre notre programme en nous positionnant aux côtés de ceux qui agissent dans le même sens.

Claude Haegi
Président Lignum Genève et Fondation pour le Développement durable (FEDRE)

Décembre 2019

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