Les impacts du réchauffement climatique sont amortis à l’intérieur des forêts grâce à l’isolation thermique des auvents forestiers. Ces résultats sont basés sur une étude internationale menée par des chercheurs de l’Université de Gand.

Différence de température de 4 degrés

Les scientifiques de huit universités ont quantifié pour la première fois dans le monde la différence de température entre les sites dans les forêts et à l’extérieur. Les mesures ont été effectuées à 98 endroits répartis sur les cinq continents, dans les tropiques, les zones tempérées et les forêts boréales du Nord.

Les données montrent que la température maximale dans les forêts est, en moyenne dans le monde, de 4 degrés inférieure à celle de l’extérieur des forêts.

Ces connaissances permettront de mieux prévoir l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité forestière.

Les forêts comme isolation thermique

« Avec leur feuillage et leurs branches dans la canopée, les arbres créent une couche d’isolation thermique au-dessus de la forêt », explique le prof. Pieter De Frenne. « Pour cette raison, les températures maximales estivales sont beaucoup plus basses à l’intérieur des forêts qu’à l’extérieur. En hiver et la nuit, cette tendance s’inverse et les températures de la forêt sont, en moyenne, 1 degré plus chaudes. »

« Nos nouvelles données montrent que les températures des forêts sont en moyenne 4 degrés plus fraîches que les températures extérieures lorsqu’il fait chaud. Les vagues de chaleur estivales sont donc fortement modérées sous le couvert végétal. Les plantes et les animaux à l’intérieur des forêts connaîtront donc moins la tendance actuelle au réchauffement que les espèces qui ne vivent pas dans les forêts », dit De Frenne. « Comme les forêts couvrent un quart de la surface terrestre du globe et abritent les deux tiers de toute la biodiversité, cela a des implications importantes pour les prévisions sur l’impact du changement climatique. »

Tampon contre le réchauffement climatique

Pour la première fois, les chercheurs montrent également qu’avec l’augmentation des températures, le pouvoir tampon des températures maximales des forêts mondiales augmente également. Le réchauffement des températures maximales de l’air à l’intérieur des forêts est donc probablement plus faible que prévu.

De Frenne : « Même si les températures en dehors des forêts continuent d’augmenter, les températures dans les forêts ne suivent pas nécessairement la même tendance. Le découplage entre les températures à l’intérieur des forêts et celles à l’extérieur augmente tout simplement. Les forêts peuvent donc véritablement être considérées comme un tampon contre le réchauffement climatique. Par conséquent, nos conclusions soulignent la nécessité de conserver nos forêts existantes et de renforcer les efforts de reboisement. »

Article original : Forests protect animals and plants against warming / Ghent University
https://www.ugent.be/en/news-events/forest-protection-warming.htm