Bonhôte Zapata architectes a récemment livré le projet genevois 55 Rigaud, à Chêne-Bougeries, se compose de six grandes maisons regroupant 49 foyers de la Coopérative d’habitants Codha, une crèche et des espaces communs. Présentation de cette réalisation avec le bureau d’architecture genevois.

Quelle est la particularité de ce projet ?

Ce projet de 49 logements et d’une crèche aborde les thèmes très actuels de la densification de la proche périphérie urbaine et du logement en coopérative. Il se présente comme une série de six grandes maisons locatives aux façades en bois. Ses dimensions et sa morphologie sont destinées à bien l’intégrer entre un quartier pavillonnaire voisin et un lotissement de petits immeubles locatifs. Doté de nombreux espaces de transitions, paliers, et couverts de dimensions généreuses, il concrétise spatialement une certaine idée de la vie en coopérative telle qu’elle est portée par la Coopérative de l’habitat associatif de Genève (Codha), Maître d’ouvrage.

Le projet « Rigaud 55 » s’inscrit dans le processus de densification qualitative de la proche périphérie urbaine genevoise.

Quelles en ont été les inspirations ?

Sans s’y référer directement, le projet s’inscrit à la suite de la longue et riche histoire du logement collectif de moyenne densité au XXe siècle en Europe et en Suisse et tente d’apporter une contribution contemporaine à la recherche. Il reprend à son compte la question de la conciliation des besoins et tendance de l’habitat contemporain, partagé entre individualisme et sociabilité. Il répond à la nécessité d’une gestion collective plus rationnelle du territoire par la densification en douceur de nos périphéries urbaines.

Dans quelle mesure le lieu a-t-il influencé le projet ?

Le lieu est caractéristique de la périphérie urbaine suisse d’aujourd’hui, avec la présence de villas individuelles, de petits et grands bâtiments de logements collectifs, d’une végétation à la structure forte. La morphologie proposée est une réponse directe au contexte qu’il accepte et dans lequel il tente de s’insérer harmonieusement sans tenter de le modifier totalement.

Dans quelle mesure le maître d’ouvrage, le client ou les futurs utilisateurs ont-ils influencé le projet ?

La Codha est une coopérative participative d’habitants. Elle attache une grande importance à la création de lieux favorisant la sociabilité de ses coopérateurs et habitants. La présence de larges paliers appropriables, de chambres d’amis, de salles communes est une réponse directe à ces préoccupations. La Codha s’attache aussi à réaliser des bâtiments qui soient exemplaires ou à la pointe en matière d’énergie et d’écologie. Elle a fortement influencé l’orientation des choix techniques dans ce domaine.

Comment se positionne l’édifice par rapport aux projets passés du bureau ?

L’édifice s’inscrit comme une prolongation du travail de recherche permanente du bureau en matière de logement collectif, développé à travers des concours d’architecture et des réalisations.

Le projet a-t-il été influencé par des tendances actuelles en matière d’énergie, de construction ou de conception ?

Le projet intègre les exigences les plus pointues en matière d’écologie, de production et de consommation d’énergie, tout en répondant à de grandes attentes en termes d’habitabilité et de sociabilité des immeubles tout en mettant à disposition des logements à des coûts abordables.
Techniquement, le bâtiment répond au standard Minergie-P-Eco. La production de chaud est assurée par une pompe à chaleur sur sondes géothermiques qui permet aussi un géocooling en été. La consommation directe d’électricité a pu être mise en place grâce à la création d’une communauté d’auto- consommateurs.

Quel produit ou matériau a contribué au succès de l’édifice achevé ?

La matérialité des façades fait la part belle au bois, utilisé tant pour ses qualités visuelles que tactiles. L’enveloppe, bardée de lattes d’épicéa naturellement prétraitées, permet de réunir les six maisons en un seul volume articulé, englobant de même les paliers et les balcons, dans une quête d’unité. Les parois intérieures des paliers sont dotées de faïences blanches au dessin particulier, permettant un jeu de lumières et de reflets. L’usage de toitures à pans, clin d’oeil aux maisons du quartier, permet de bien percevoir le bâtiment comme six maisons groupées.

Source : Swiss architectes

 

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