
L’Office romand de Lignum publie un nouveau numéro dans sa série de brochures A5. Habitat familial – Expressivité et diversité des langages.
Ces trente dernières années, le bois utilisé comme matériau de construction a connu une évolution à nulle autre pareille. Durant ce court laps de temps, les charpentiers ont pour la plupart laissé aux vestiaires leurs habits d’artisans pour endosser les responsabilités de véritables entrepreneurs, disposant de machines numériques garantissant des découpes complexes et précises. Cette période d’émulation où les nouveautés se succédaient les unes aux autres a bouleversé les repères d’autrefois, avec l’apparition de produits de construction aux possibilités structurelles encore inconnues hier. L’emploi de panneaux en dérivés de bois s’est généralisé, comme le recours par exemple à des isolants à base de fibres de bois. Même si certains produits ont connu un développement assez confidentiel ou limité à un marché local, d’autres ont ouvert de nouvelles voies vers une pratique généralisée, sans distinction de frontières géographiques ou culturelles. Les connaissances développées autour de ces produits ont peu à peu complété le savoir-faire d’antan. Le cercle vertueux était actionné, poussant le bois injustement associé à une tradition constructive vernaculaire vers des horizons de haute technologie. Aujourd’hui, la préfabrication en atelier qui exige une planification soignée permet un emboîtement précis des éléments (dalles, parois et toiture) et un montage se déroulant en quelques jours seulement sur le chantier, pour un objet tel qu’une maison individuelle.
La transformation des outils de production allait forcément influencer le langage architectural accompagnant l’acte de construire. Si beaucoup d’architectes sont restés à l’écart des bouleversements qui s’amorçaient, d’autres ont su percevoir l’intérêt et se sont immiscés dans la brèche. La technologie ouvrait de nouveaux champs d’investigation aux allures de terre promise pour exercer leur talent. Il leur fallait toutefois redécouvrir les règles, le bois étant une matière exigeante nécessitant une bonne maîtrise de ses principes constructifs.
Une série de premières brochures éditées à l’aube du siècle, montraient un certain nombre de villas marquées par une forte présence du bois en façades et jusque dans leurs espaces intérieurs. Ces maisons individuelles formaient une famille bien reconnaissable.
La présente édition contraste par la vingtaine d’exemples retenus, démontrant aujourd’hui une plus large gamme d’expressions et une grande richesse de langage.Quand certaines maisons familiales continuent à afficher l’omniprésence du bois, d’autres le rendent beaucoup plus discret. D’autres enfin opposent le bois au béton et jouent avec habileté des contrastes qu’ils produisent. Les techniques constructives employées parmi les exemples présentés sont brièvement décrites et donnent un bon instantané de la pratique actuelle.
Qu’il se tourne vers l’architecte ou s’adresse à l’entreprise de charpente, le maître d’ouvrage qui souhaite bâtir sa maison familiale ne peut être que séduit par l’étendue des possibilités qui s’offrent actuellement à lui.
Audanne Comment